portes de chaire silencieuse

20.00
On sale
portes de chaire silencieuse

Impression A3
Jet d'encre sur papier ivoire 160g
Envoyé à plat dans une grande pochette cartonnée

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Je commence une nouvelle série de dessins sur Athènes, où j'ai passé deux mois au printemps dernier, pour prolonger les histoires de désir et de fantômes sur des garrigues nouvelles,

pour dessiner, tout dessiner dans les replis de la ville, le long des façades déchirées, au fond des églises saturées d'icônes, où les ogives se confondent avec le bleu du ciel, et les iconostases s'ouvrent comme des portes de chaire silencieuse,
dans les bosquets d'acanthes pleins de triques et de nuit, sur les collines caniculaires saturées de jaune, de phlomis et d'euphorbes épineuses,

au bord de la mer Egée, là où le calcaire s'ouvre et les fantasmes clignotent sur les pentes caillouteuses chauffées par le soleil

au fond de l'Ilisos, pour bander sous la ville dans l'odeur rectale des fleurs,
en haut du mont Lycabette, où la ville pleine et dure s'étire comme une furieuse envie de baiser.

Sur le dessin, on peut reconnaître les cheminées du Pirée, les antennes radio du Mont Hymette, les collines incendiées face au Mont Parnès, les colonnes de marbre effondrées,

et les objets funéraires : vases, amphores, lécythes, flacons remplis de charmes et de potions.

Le fantôme au milieu vient de la revue Projet X n°2 (décembre 1994), "le magazine des sxualités hard" (don de Jean-paul Moro aux archives tpg mémoire des sxualités).

Je me suis également inspiré d'un tableau découvert au musée d'art byzantin, la scène de dormition d"Éphrem le Syriaque.

Tout le paysage semble tenir en équilibre sur le même plan : la roche, les cyprès, les chapelles, les lions, les lapins, les biches, les anges et les stylites. Pas de perspective, l'œil n'embrasse pas le paysage, c'est le paysage qui nous avale, il nous saute aux yeux. Tout vibre : les arbres sont minuscules et les parois rocheuses fondent comme de la cire. Les falaises sont percées de larges grottes, des petites backrooms où se lovent des ermites et des vieillards.

Les bouquets sur la photo proviennent de différents lieux de drague à Athènes (Limanakia, Ilisos, Jardin botanique, bosquets d'acanthes près de Victoria...)

"Ces morts là étaient jeunes, ces morts là étaient beaux, même les moches étaient beaux, même les vieux étaient jeunes, il aurait voulu les saisir, les étreindre, être leur amant, l'amant des morts, de ces morts là, leur dispenser un peu du désir inouï qui montait en lui"

Mathieu Riboulet, l'amant des morts